Chronologie
Avant 1981
Pendant près de 115 ans, la Constitution canadienne a consisté en une loi provenant du Parlement britannique (l’Acte de l'Amérique du Nord britannique, ou « l’Acte de l’ANB »), ce qui reflétait son passé colonial. Pour qu’elle devienne le fondement d’un pays vraiment indépendant, il a fallu franchir plusieurs étapes pendant lesquelles se sont affrontées des visions souvent discordantes sur la définition d’une nation et dont persistent encore des traces aujourd’hui.
Le processus a exigé de longues heures de négociations et des débats tendus entre politiciens et fonctionnaires de toutes les régions du pays. Les peuples autochtones, les femmes et les minorités ethniques, entre autres, ont dû insister pour se faire entendre et intensifier leur mouvement à mesure que le rapatriement approchait.
Le Canada en 1867
1700-1867
Avant la Constitution: Accords et traités
1700-1867
Avant la Constitution: Accords et traités
Les Européens s’établissent au Canada dès les années 1500 et trouvent un territoire où sont installés des peuples autochtones. Ces peuples ont leurs propres lois, leur religion et leur mode de vie. Les colonisateurs négocient des ententes et des traités avec eux pour former des alliances militaires et politiques, définir diverses relations et répartir les terres.
Les premiers traités sont conclus entre les Français et les peuples autochtones Terme générique désignant les premiers peuples de l’Amérique du Nord et leurs descendants qui inclut les Premières nations, les Inuits et les Métis. Voir aussi: Indigène. le long du Saint-Laurent et autour de la région des Grands Lacs. Parmi ceux-ci, on compte les traités de « Wampum à deux rangs » (1613) et la « Grande Paix de Montréal » (1701). Entre 1725 et 1761, les Britanniques concluent leurs premiers traités avec les Mi’kmaq et les Malécites dans les provinces maritimes.
La ceinture Wampum à deux rangs, 1613
Entre 1760 et 1867, les Britanniques signent plusieurs traités sur une grande partie du territoire considéré aujourd'hui comme le Canada. Après la Confédération, des traités numérotés sont également négociés par le Canada dans les provinces des Prairies et dans l’Est des Rocheuses. Ces traités demeurent des documents constitutionnels aussi importants que contentieux.
L’Acte de l’Amérique du Nord britannique
1867
L'Acte de l'ANB
1867
L'Acte de l'ANB
L’Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1867 réunit trois colonies britanniques pour former les quatre toutes premières provinces canadiennes: l’Ontario, le Québec, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick. Elles forment un dominion au sein de l'Empire britannique. L’Acte de l’ANB divise les pouvoirs entre le gouvernement fédéral nouvellement créé et les provinces. L’idée d’un gouvernement autochtone n’est aucunement prise en considération.
La Confédération est en grande partie un projet pragmatique qui vise le développement économique, la protection mutuelle et l’expansion vers l’Ouest. L’Acte de l’ANB a comme objectif d’éviter le radicalisme violent des révolutions démocratiques et républicaines qui ont secoué la France et les États-Unis. Les fondateurs préfèrent la modération, le respect envers l’autorité, ainsi que la stabilité que permet une monarchie constitutionnelle.
Le statut des Autochtones
Les peuples autochtones Terme générique désignant les premiers peuples de l’Amérique du Nord et leurs descendants qui inclut les Premières nations, les Inuits et les Métis. Voir aussi: Indigène. ne sont pas consultés à propos de l’Acte de l’ANB. C’est plutôt le gouvernement fédéral qui se voit attribuer la responsabilité des « Indiens » Terme utilisé historiquement pour désigner les premiers peuples de l’Amérique du Nord – Indigènes et Autochtones – mais il est considéré comme irrespectueux ou inexact. Néanmoins, il est toujours utilisé dans l’article 91(24) de la Constitution ainsi que dans la « Loi sur les Indiens ». et des « terres réservées aux Indiens », notamment pour refléter la promesse de la Proclamation royale de 1763 qui protège la propriété des peuples autochtones sur leurs terres.
Ensuite, grâce à une série de « Lois sur les Indiens », le gouvernement fédéral créa de nouvelles mesures spéciales (notamment des réserves, des conseils de bande et le statut officiel d’ « Indien » Terme utilisé historiquement pour désigner les premiers peuples de l’Amérique du Nord – Indigènes et Autochtones – mais il est considéré comme irrespectueux ou inexact. Néanmoins, il est toujours utilisé dans l’article 91(24) de la Constitution ainsi que dans la « Loi sur les Indiens ». ), mises en œuvre afin de mieux régir les peuples autochtones Terme générique désignant les premiers peuples de l’Amérique du Nord et leurs descendants qui inclut les Premières nations, les Inuits et les Métis. Voir aussi: Indigène. . Aucune mention d’un gouvernement autochtone Terme générique désignant les premiers peuples de l’Amérique du Nord et leurs descendants qui inclut les Premières nations, les Inuits et les Métis. Voir aussi: Indigène. n’est faite dans la Confédération.
Le fédéralisme canadien
Le perpétuel débat portant sur la répartition des pouvoirs au Canada entre le gouvernement fédéral et les provinces remonte aux origines de la création du pays. Ceux qui désirent un gouvernement central puissant le jugent nécessaire pour recueillir les sommes importantes requises pour construire des voies ferrées, des réseaux de communications et, s’il le faut, défendre le Canada contre les États-Unis. D’autres tiennent à prendre en considération les différences régionales – économiques, ethniques, religieuses et linguistiques – entre les colons Français regroupés principalement au Québec, les Anglais et les autres groupes ethniques, installés dans les autres provinces.
Le fédéralisme Système de gouvernement composé à la fois d’un gouvernement central et d’un ensemble de gouvernements régionaux qui possèdent leurs propres pouvoirs distincts sans être subordonnés au gouvernement central. tente de reconnaître les deux points de vue: les provinces contrôlent les questions locales comme l’éducation et les hôpitaux, alors que le gouvernement fédéral est responsable des domaines d'importance nationale, tels que les transports. Mais cette répartition des pouvoirs ne satisfait pas tout le monde.
L’Acte de l’ANB
Une souveraineté incomplète
La Confédération ne fait pas du Canada un état souverain. L’Acte de l’ANB confirme le monarque britannique comme chef d’état du Canada et la Grande-Bretagne conserve son autorité sur les questions de politique étrangère et de défense. Le Comité judiciaire du Conseil privé, la plus haute cour d'appel, ne quitte pas Londres. Les Canadiens sont considérés comme de loyaux sujets de la Couronne. Afin de modifier sa Constitution, le Parlement canadien doit soumettre une résolution au Parlement britannique qui peut légalement refuser d’accorder le changement. Il n’est pas clair si ce changement nécessite le consentement des provinces ou non.
Il n’est pas clair si ce changement nécessite le consentement des provinces ou non.
L’expansion nationale
Au fil des décennies, d’autres provinces et territoires se joignent aux quatre provinces originelles de la Confédération.
Les provinces :
- le Manitoba et les Territoires du Nord-Ouest, 1870;
- la Colombie-Britannique, 1871;
- l’Île-du-Prince-Édouard, 1873;
- le Yukon, 1898;
- la Saskatchewan et l’Alberta (qui faisait auparavant partie des TNO), 1905;
- Terre-Neuve, 1949.
Les territoires :
- les Territoires du Nord-Ouest, 1870 ;
- le Yukon, 1898 ;
- le Nunavut, 1999.
William Lyon Mackenzie King, 1944
1919-1960
À la recherche de l’indépendance
1919-1960
À la recherche de l’indépendance
“[Qui] prétendrait pendant un seul instant que ce pays est un pays souverain… alors que nous sommes tenus d’aller au Parlement britannique pour demander une modification à la Constitution ?” — William Lyon Mackenzie King, chef de l’opposition à la Chambre des communes, 1920
La signature du Traité de Versailles, qui met fin à la Première Guerre mondiale, par le Canada en 1919 marque le début d’une nouvelle ère. Le Canada d’alors est riche et sa population ainsi que son nationalisme ont progressé. Peu à peu, le Canada affirme son droit de signer des traités ainsi que de déclarer la guerre en son propre nom. Il demeure pourtant le seul pays au monde à devoir demander la permission d’un autre pays pour modifier sa propre Constitution. En 1920, Mackenzie King, le chef de l’opposition de l’époque, recommande qu’une formule d’amendement Règles servant à modifier la Constitution. La majorité des éléments de la Constitution exigent, pour pouvoir les amender, l’approbation du Sénat et de la Chambre des communes ainsi qu’au moins deux tiers des provinces représentant 50% de la population canadienne. soit mise en place, c’est à dire un ensemble de règlements qui servirait à apporter des modifications à la Constitution.
Au même moment, la Grande-Bretagne cherche de plus en plus à se décharger des responsabilités de la gestion de son empire. La Déclaration Balfour de 1926 proclame que le Canada et les autres membres du Commonwealth sont « des communautés autonomes qui existent au sein de l'Empire britannique ». Cinq ans plus tard, en 1931, le Parlement britannique adopte le Statut de Westminster Région du centre de Londres, au Royaume-Uni, où se trouve le Parlement britannique. « Westminster » est parfois utilisé comme synonyme du Parlement britannique, comme dans la phrase « Trudeau a menacé de faire appel unilatéralement à Westminster ». qui mettra fin à son pouvoir sur le système des lois. À partir de ce moment, aucune loi britannique ne s’appliquera au Canada à l’exception de l’Acte de l’ANB. À partir de ce moment, aucune loi britannique ne s’appliquera au Canada à l’exception de l’Acte de l’ANB.
À partir de ce moment, aucune loi britannique ne s’appliquera au Canada à l’exception de l’Acte de l’ANB. À partir de ce moment, aucune loi britannique ne s’appliquera au Canada à l’exception de l’Acte de l’ANB.
Cependant, la plus haute cour d'appel du Canada demeure le Comité judiciaire du Conseil privé britannique. En 1937, par exemple, le Comité déclare inconstitutionnelles de nombreuses mesures législatives du « New Deal » de l’ancien premier ministre R.B. Bennett qui prévoyait des programmes d'aide sociale pour surmonter la dépression.
Après la Seconde Guerre mondiale, le Canada prend des mesures pour devenir plus autonome. En 1947, les Canadiens reçoivent leur propre statut de citoyenneté en tant que Canadiens plutôt que sujets britanniques. En 1949, la Cour Suprême du Canada remplace le Comité judiciaire du Conseil privé au titre de plus haute cour d’appel. Mais la question d’une formule d’amendement Règles servant à modifier la Constitution. La majorité des éléments de la Constitution exigent, pour pouvoir les amender, l’approbation du Sénat et de la Chambre des communes ainsi qu’au moins deux tiers des provinces représentant 50% de la population canadienne. à la Constitution n'est toujours pas résolue. En 1950, une conférence fédérale-provinciale échoue encore une fois à en produire une.
“Le bilan canadien au cours des deux grandes guerres mondiales a démontré incontestablement notre capacité à assumer les responsabilités réservées à une nation. En revanche, la maturité de notre nation n’est pas encore pleinement reconnue dans notre Constitution ni reflétée dans nos lois."
— Le premier ministre Louis St-Laurent, 1949
C’est un désaccord encore plus fondamental sur la nature même du fédéralisme Système de gouvernement composé à la fois d’un gouvernement central et d’un ensemble de gouvernements régionaux qui possèdent leurs propres pouvoirs distincts sans être subordonnés au gouvernement central. qui freine tout progrès. Certains considèrent le Canada comme un contrat entre deux peuples européens fondateurs, les Anglais et les Français. Il s’agit d’un fédéralisme Système de gouvernement composé à la fois d’un gouvernement central et d’un ensemble de gouvernements régionaux qui possèdent leurs propres pouvoirs distincts sans être subordonnés au gouvernement central. asymétrique qui accorde un statut particulier au Québec, comportant un droit constitutionnel de véto dans le cadre de la Confédération. Mais le point de vue dominant, nommé fédéralisme Système de gouvernement composé à la fois d’un gouvernement central et d’un ensemble de gouvernements régionaux qui possèdent leurs propres pouvoirs distincts sans être subordonnés au gouvernement central. symétrique, voit la fédération comme un contrat entre dix provinces égales — avec un droit de véto pour toutes ou pour aucune. Depuis la Confédération, une grande partie de l’histoire politique du Canada tourne autour de la question de la préservation de l’unité nationale, alors que les premiers ministres provinciaux défendent les droits de leurs provinces. Du point de vue des peuples autochtones Terme générique désignant les premiers peuples de l’Amérique du Nord et leurs descendants qui inclut les Premières nations, les Inuits et les Métis. Voir aussi: Indigène. , la possibilité d’une structure fédérale qui les inclut a été totalement ignorée.
Rassemblement politique à Montréal, en 1967.
Les années 60
Les révolutions tranquilles
Les années 60
Les révolutions tranquilles
Au cours des années 1960, de nouvelles idées et des développements sociaux et politiques déferlent sur le Canada.
La Révolution tranquille Terme général désignant les bouleversements sociaux et les réformes qui ont fait évoluer le Québec dans les années 1960. On note principalement une diminution significative du pouvoir de l'Église catholique dans les affaires provinciales et l’arrivée au pouvoir d’une majorité de francophones conscientisés. La Révolution tranquille a engendré des changements considérables et profonds dans l’ordre social et dans la vision du Québec quant à sa place dans le fédéralisme canadien (ou, potentiellement, en dehors de celui-ci). au Québec: Jusqu’aux années 1960, les francophones du Québec sont dans une situation d’infériorité économique et politique dans leur province, bien qu’ils soient l'un des peuples fondateurs de la Confédération. L’anglais est la langue dominante utilisée dans les affaires, au sein de la haute société, ainsi que dans la fonction publique. Les francophones ne gagnent, en moyenne, que les deux tiers du revenu des anglophones Personne dont l’anglais est la langue maternelle ou la langue principale utilisée pour communiquer; adjectif faisant référence aux personnes « qui parlent anglais ». et sont rarement promus à des postes de cadre supérieur dans les entreprises. Ils craignent d’être assimilés par la vaste majorité d’ anglophones Personne dont l’anglais est la langue maternelle ou la langue principale utilisée pour communiquer; adjectif faisant référence aux personnes « qui parlent anglais ». en Amérique du Nord.
Du milieu des années 1930 jusqu'à la majeure partie des années 1940 et 1950, ce déséquilibre est maintenu par le gouvernement autoritaire de l'Union nationale mené par le premier ministre Maurice Duplessis et soutenu par des entreprises Personne dont l’anglais est la langue maternelle ou la langue principale utilisée pour communiquer; adjectif faisant référence aux personnes « qui parlent anglais ». anglophones Personne dont l’anglais est la langue maternelle ou la langue principale utilisée pour communiquer; adjectif faisant référence aux personnes « qui parlent anglais ». ainsi que par l’Église catholique romaine conservatrice.
Le mort de Duplessis en 1959 ainsi que l’élection du gouvernement libéral En référence au parti libéral du Canada, parti politique à la fois fédéral et provincial, formé en 1867. Avec le Parti conservateur (anciennement progressiste-conservateur), le Parti libéral est l’un des deux partis qui ont gouverné le Canada depuis la création de la Confédération. Généralement un parti centriste. en 1960 conduisent à la Révolution tranquille Terme général désignant les bouleversements sociaux et les réformes qui ont fait évoluer le Québec dans les années 1960. On note principalement une diminution significative du pouvoir de l'Église catholique dans les affaires provinciales et l’arrivée au pouvoir d’une majorité de francophones conscientisés. La Révolution tranquille a engendré des changements considérables et profonds dans l’ordre social et dans la vision du Québec quant à sa place dans le fédéralisme canadien (ou, potentiellement, en dehors de celui-ci). . On assiste à l'ascension rapide d’une classe moyenne francophone Personne dont le français est la langue maternelle ou la langue principale utilisée pour communiquer; adjectif faisant référence aux personnes « qui parlent français ». éduquée et laïque, comprenant des professionnels, des militants sociaux, des artistes et des dirigeants syndicaux. La majorité de la population commence à percevoir l’État québécois comme un véhicule pouvant mener à un projet de société distincte.
La majorité de la population commence à percevoir l’État québécois comme un véhicule pouvant mener à un projet de société distincte.
En 1962, Jean Lesage, le chef du Parti
libéral
En référence au parti libéral du Canada, parti politique à la fois fédéral et provincial, formé en 1867. Avec le Parti conservateur (anciennement progressiste-conservateur), le Parti libéral est l’un des deux partis qui ont gouverné le Canada depuis la création de la Confédération. Généralement un parti centriste.
, utilise le slogan « Maîtres chez nous » lors de sa campagne de réélection. Il réclame la reconnaissance du « statut particulier » du Québec.
Le Québec réforme et agrandit sa bureaucratie provinciale, établit sa propre caisse de retraite et investit dans les écoles, les hôpitaux, les autoroutes et les barrages hydroélectriques. Le rôle actif du gouvernement dans la protection et la promotion de la langue française est vu comme un élément clé.
Intervention fédérale
En réponse aux sérieuses discussions d’indépendance du Québec, ainsi qu’à une suite d’actes violents à Montréal et à Québec, le premier ministre Lester B. Pearson remplace le « Red Ensign » colonial par le drapeau actuel figurant la feuille d’érable, et l’hymne national « God Save the Queen » par le « Ô Canada ». Il nomme aussi des citoyens
francophones
Personne dont le français est la langue maternelle ou la langue principale utilisée pour communiquer; adjectif faisant référence aux personnes « qui parlent français ».
à des postes de la haute fonction publique. En 1963, il crée la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme dans le but d’étendre cet effort à l'échelle nationale.
Nouveaux mouvements sociaux
Au même moment, un appétit croissant pour un nationalisme civique et économique qui pourrait moderniser le pays se manifeste dans le reste du Canada. De nombreux peuples opprimés se mobilisent politiquement à travers le monde. Certains Canadiens se joignent à leurs voisins du Sud au sein de marches pour défendre les droits des Noirs américains et pour s’opposer à l'implication des États-Unis au Vietnam. Divers mouvements sociaux, comme ceux en faveur des autochtones Terme générique désignant les premiers peuples de l’Amérique du Nord et leurs descendants qui inclut les Premières nations, les Inuits et les Métis. Voir aussi: Indigène. , des droits civils, des droits des femmes ou encore des groupes anti-guerre se battent pour exposer les causes de l'inégalité et pour que soient reconnus les droits, l’égalité et la dignité de tous les êtres humains.
La volonté de pouvoir participer à la prise de décisions politiques grandit dans l’opinion publique.
La volonté de pouvoir participer à la prise de décisions politiques grandit dans l’opinion publique. Beaucoup de gens remettent en question leur confiance en ces
premiers ministres
Dirigeants des partis au pouvoir au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, dont le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux et territoriaux. Le Canada compte quatorze premiers ministres.
, tous des hommes blancs privilégiés, et doutent du fait de les laisser déterminer de l'avenir constitutionnel du pays, dans ce processus à huis clos que l'on qualifie de «
fédéralisme
Système de gouvernement composé à la fois d’un gouvernement central et d’un ensemble de gouvernements régionaux qui possèdent leurs propres pouvoirs distincts sans être subordonnés au gouvernement central.
exécutif ».
Trudeau, 1967
1967-1976
La peur de la séparation
1967-1976
La peur de la séparation
La vision de Trudeau: En 1967, l’étoile montante du cabinet de Pearson est son ministre de la Justice, Pierre Elliott Trudeau. Mais ce charismatique intellectuel du Québec est mécontent des concessions que Pearson fait au Québec et considère que le « statut particulier » constitue une pente glissante vers la séparation. Il voit en la protection constitutionnelle des droits linguistiques la clé de la survie du Canada français et, en même temps, un moyen de mettre fin au mouvement séparatiste.
Trudeau estime que le Canada a besoin d'une Charte de droits protégée constitutionnellement et pouvant s'appliquer à tous les individus d'un bout à l'autre du pays. Il fait des efforts pour convaincre les anglophones Personne dont l’anglais est la langue maternelle ou la langue principale utilisée pour communiquer; adjectif faisant référence aux personnes « qui parlent anglais ». d'abandonner leur sentiment de supériorité, plaidant pour une société pluraliste dans laquelle les personnes de religions, de langues et de cultures différentes vivraient ensemble sur un pied d’égalité. En 1971, Trudeau modifie les termes de la Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme, mettant de l’avant une politique de multiculturalisme.
Trudeau lance une nouvelle série de débats constitutionnels. Six conférences auront lieu au cours des quatre prochaines années. Mais le Québec n'est plus la seule province à affirmer son autonomie. Le rôle du gouvernement après la Guerre s’accroît dans des champs clés de la compétence provinciale, tels que l'éducation, les services sociaux et la santé. La production énergétique et les revenus sont également devenus un point sensible de friction. La plupart des
premiers ministres
Dirigeants des partis au pouvoir au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, dont le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux et territoriaux. Le Canada compte quatorze premiers ministres.
provinciaux désirent avoir plus de pouvoirs au sein de la fédération.
Trudeau croit que l'État-nation doit demeurer l'acteur le plus important au sein d’une communauté internationale de plus en plus complexe. Il défend que le Canada est déjà la fédération la plus décentralisée au monde et s'oppose à tout accord qui renforcerait ce qu’il perçoit comme une fâcheuse tendance, soit le pouvoir grandissant des provinces.
La Charte de Victoria
En juin 1971, à Victoria, en Colombie-Britannique, les dix premiers ministres Dirigeants des partis au pouvoir au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, dont le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux et territoriaux. Le Canada compte quatorze premiers ministres. provinciaux ainsi que le premier ministre Trudeau concluent un accord de principe afin de rapatrier la Constitution de la Grande-Bretagne au Canada. L’accord inclut une nouvelle formule d'amendement Règles servant à modifier la Constitution. La majorité des éléments de la Constitution exigent, pour pouvoir les amender, l’approbation du Sénat et de la Chambre des communes ainsi qu’au moins deux tiers des provinces représentant 50% de la population canadienne. , une déclaration de droits à joindre dans la Constitution ainsi que des dispositions concernant la protection de la langue française au Canada. La formule d'amendement Règles servant à modifier la Constitution. La majorité des éléments de la Constitution exigent, pour pouvoir les amender, l’approbation du Sénat et de la Chambre des communes ainsi qu’au moins deux tiers des provinces représentant 50% de la population canadienne. prévoit des droits de véto pour le Québec et l'Ontario en ce qui concerne toute modification future de la Constitution. Bien que tous les premiers ministres Dirigeants des partis au pouvoir au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, dont le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux et territoriaux. Le Canada compte quatorze premiers ministres. provinciaux y donnent leur approbation provisoire, ils disposent de 12 jours pour la confirmer.
Au Québec, les opposants et les médias critiquent le premier ministre Robert Bourassa pour avoir donné son approbation, dénonçant le fait qu'il n'a pas obtenu suffisamment de pouvoir provincial en ce qui concerne les programmes sociaux. Bourassa craint que l'accord n’engendre de nouveau de la violence politique. Six mois plus tôt a eu lieu la crise d’Octobre, cette série d’événements durant laquelle le groupe séparatiste radical, le Front de libération du Québec (FLQ), a notamment kidnappé un délégué commercial britannique et enlevé la vie au ministre du Travail du Québec, et à la suite de quoi Trudeau a déclaré la loi martiale.
Bourassa finit par retirer son soutien à la Charte de Victoria sous les applaudissements de tous les partis de l'Assemblée nationale du Québec, mais à la grande déception du premier ministre Trudeau et des premiers ministres Dirigeants des partis au pouvoir au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, dont le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux et territoriaux. Le Canada compte quatorze premiers ministres. provinciaux. Trudeau, furieux contre Bourassa, lui dit : « Si vous aviez du cran, cette affaire serait déjà réglée. »
L’impasse
En octobre 1974, après avoir été réélu majoritairement, Trudeau annonce son intention d’effectuer le rapatriement de la Constitution dans un délai de quatre ans. Des pourparlers ont lieu en 1975 et en 1976 où Bourassa refuse de nouveau les conditions du rapatriement, pensant que cela pourrait lui coûter les élections provinciales de 1976 (qu’il perdra de toute façon.)
En février 1976, frustré par l'impasse, Trudeau soulève la possibilité de poursuivre le rapatriement unilatéralement, sans le consentement des provinces.
Souveraineté
La victoire du Parti québécois
Le Parti libéral En référence au parti libéral du Canada, parti politique à la fois fédéral et provincial, formé en 1867. Avec le Parti conservateur (anciennement progressiste-conservateur), le Parti libéral est l’un des deux partis qui ont gouverné le Canada depuis la création de la Confédération. Généralement un parti centriste. de Bourassa perd les élections provinciales de 1976 face au Parti québécois (« PQ ») de René Lévesque, ancien ministre du gouvernement Lesage et journaliste reconnu. La souveraineté du Québec constitue la priorité numéro un du programme péquiste, bien que ses membres ne s’accordent pas sur les modalités de l’indépendance. Certains désirent un statut immédiat et intégral en tant que pays indépendant, tandis que d’autres désirent avancer de façon progressive vers une autonomie complète en acquérant graduellement des pouvoirs du Canada, de la même manière que le Canada a obtenu son indépendance de la Grande-Bretagne. La montée du PQ suscite à travers le Canada un sentiment d'urgence quant à l'avenir constitutionnel du pays.
La montée du PQ suscite à travers le Canada un sentiment d'urgence quant à l'avenir constitutionnel du pays.
Trudeau, en 1976, à la conférence des premiers ministres
1976-1980
Attraction et répulsion
1976-1980
Attraction et répulsion
Décembre 1976, Conférence des premiers ministres: Lors de la conférence annuelle des premiers ministres, en décembre 1976, ceux-ci conviennent que le rapatriement constitutionnel ne devrait pas se poursuivre sans un élargissement des pouvoirs accordés aux provinces.
C’est la première fois que Lévesque assiste à une telle conférence et celle-ci marque le début de sa collaboration avec les autres premiers ministres Dirigeants des partis au pouvoir au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, dont le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux et territoriaux. Le Canada compte quatorze premiers ministres. . Pourtant, lorsque les premiers ministres Dirigeants des partis au pouvoir au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, dont le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux et territoriaux. Le Canada compte quatorze premiers ministres. lui demandent quelles sont ses principales intentions, ils sont très surpris de l’entendre dire “Mes intentions sont de quitter [le Canada]”.
C’est la première fois que Lévesque assiste à une telle conférence et celle-ci marque le début de sa collaboration avec les autres premiers ministres Dirigeants des partis au pouvoir au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, dont le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux et territoriaux. Le Canada compte quatorze premiers ministres. . Pourtant, lorsque les premiers ministres Dirigeants des partis au pouvoir au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, dont le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux et territoriaux. Le Canada compte quatorze premiers ministres. lui demandent quelles sont ses principales intentions, ils sont très surpris de l’entendre dire “Mes intentions sont de quitter [le Canada]”
Comité de travail et négociations, 1978
Trudeau réagit à l'élection du PQ en formant un comité de travail pour assurer l'unité canadienne, la Commission Pépin-Robarts. Elle recommande de concevoir un fédéralisme Système de gouvernement composé à la fois d’un gouvernement central et d’un ensemble de gouvernements régionaux qui possèdent leurs propres pouvoirs distincts sans être subordonnés au gouvernement central. renouvelé.
Entre-temps, les premiers ministres Dirigeants des partis au pouvoir au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, dont le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux et territoriaux. Le Canada compte quatorze premiers ministres. tiennent des réunions constitutionnelles en octobre 1978 et en février 1979 pour tenter d’obtenir davantage de pouvoirs. Ottawa Capitale du Canada où se trouvent les édifices du Parlement fédéral, de la Chambre des communes et du Sénat. Le nom « Ottawa » est parfois utilisé pour désigner le gouvernement fédéral, comme dans la phrase: « Ottawa a refusé toute négociation supplémentaire ». en concède quelques-uns mais les provinces les rejettent. Elles savent que Trudeau s’apprête à affronter des élections difficiles et veulent ainsi tenter leur chance avec un nouveau premier ministre, le chef progressiste-conservateur Nom du principal parti fédéral de centre-droit, entre 1942 et 2003. Il est né de l’alliance du Parti conservateur et du Parti progressiste. Le Parti conservateur du Canada d’aujourd’hui lui a succédé. Plusieurs partis provinciaux ont conservé le nom de progressiste-conservateur. Ce parti a été, au fédéral, le parti de l’opposition officielle pendant la plupart des débats constitutionnels des années 70 et du début des années 80. En revanche, il a été au pouvoir dans la majorité des provinces au cours de cette même période. , Joe Clark.
Trudeau part et revient, 1979-1980
Comme prévu, Trudeau perd les élections fédérales de mai 1979 face à Clark, qui a fait campagne en partie pour établir une
« communauté de communautés », une approche plus complaisante et ouverte envers les provinces au sein du fédéralisme Système de gouvernement composé à la fois d’un gouvernement central et d’un ensemble de gouvernements régionaux qui possèdent leurs propres pouvoirs distincts sans être subordonnés au gouvernement central. canadien. Trudeau démissionne de son poste de chef du parti.
En pleine récession économique et après seulement neuf mois au pouvoir, le gouvernement minoritaire Lorsque le parti au pouvoir à l’assemblée législative ou à la Chambre des communes occupe plus de sièges que tout autre parti sans avoir pour autant obtenu la majorité, il forme un gouvernement minoritaire (parfois avec le soutien d'un ou de plusieurs petits partis). de Clark est défait lors d’un vote de confiance. Entre-temps, Trudeau a repris son poste de chef du parti. Aux élections suivantes, les libéraux sont réélus majoritairement.
Étonnamment, Trudeau connaît une renaissance politique. Il revient avec une détermination renouvelée, prêt à reprendre ce qu'il considère comme une mission historique: le rapatriement Processus visant à amener l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867 – la Constitution du Canada – sous le contrôle total du Canada, plutôt que de le conserver comme une loi du Parlement britannique. Après des décennies d'efforts, le rapatriement s'est conclu par l’adoption en 1982 de l’Acte de la Grande-Bretagne au Canada et de la Loi constitutionnelle, qui prévoient notamment un moyen de modifier la Constitution au Canada. La nouvelle Constitution n'a pas été ratifiée par le gouvernement du Québec. de la Constitution au Canada, la création d’une Charte des droits ainsi que la répression du séparatisme québécois. Il se sent libre de prendre des risques et annonce même qu'il ne se représentera pas par la suite.
Le dernier droit
Réferendum
May 1980: le référendum québécois
Le 20 mai 1980, Lévesque et le Parti québécois s’adressent au peuple du Québec, lui demandant pour la première fois s'il souhaite faire partie du Canada ou non. La question référendaire est formulée de façon à influencer les modérés et dans le but d’obtenir « un mandat pour négocier la souveraineté-association Terme créé par le Parti Québécois pour signifier le désir du Québec de devenir un pays souverain mais en « association » politique et économique avec le Canada par le biais, par exemple, d’une union monétaire ou du partage d’un même passeport. » avec le gouvernement fédéral.
Le reste du pays surveille l’actualité québécoise avec nervosité. Le côté anti-souveraineté, dirigé par Trudeau mais aussi par le chef libéral En référence au parti libéral du Canada, parti politique à la fois fédéral et provincial, formé en 1867. Avec le Parti conservateur (anciennement progressiste-conservateur), le Parti libéral est l’un des deux partis qui ont gouverné le Canada depuis la création de la Confédération. Généralement un parti centriste. du Québec, Claude Ryan, se montre divisé sur la question. Les deux sont en désaccord au sujet d’un statut particulier pour le Québec. Pour Trudeau, il est essentiel que le « non » l’emporte.
Lors du dernier grand discours de sa campagne référendaire à Montréal, il jure: “Je prends l'engagement le plus solennel qu'à la suite d’une victoire du « non » nous prendrons immédiatement toutes les mesures nécessaires pour assurer le renouvellement de la Constitution et nous n'arrêterons pas tant que ce ne sera pas fait.”
Lors du dernier grand discours de sa campagne référendaire à Montréal, il jure : « Je prends l'engagement le plus solennel qu'à la suite d’une victoire du « non » nous prendrons immédiatement toutes les mesures nécessaires pour assurer le renouvellement de la Constitution et nous n'arrêterons pas tant que ce ne sera pas fait. »
Le « non » l’emporte par une marge confortable de 60% des voix, dont une majorité de voix
francophones
Personne dont le français est la langue maternelle ou la langue principale utilisée pour communiquer; adjectif faisant référence aux personnes « qui parlent français ».
.
Lévesque est profondément blessé. Il doit admettre que les Québécois préfèrent donner une chance au fédéralisme Système de gouvernement composé à la fois d’un gouvernement central et d’un ensemble de gouvernements régionaux qui possèdent leurs propres pouvoirs distincts sans être subordonnés au gouvernement central. renouvelé.
C'est l'occasion pour Trudeau de tenir sa promesse et de négocier un accord constitutionnel.
C'est l'occasion pour Trudeau de tenir sa promesse et de négocier un accord constitutionnel.
Trudeau et les Premiers ministres provinciaux au 24 Sussex, 1980
1980-1981
La pression s’intensifie
1980-1981
La pression s’intensifie
Les pourparlers de l’été 1980: Le 9 juin 1980, le premier ministre Trudeau invite les premiers ministres à se réunir dans sa résidence d’Ottawa. Il leur remet une liste de points à examiner en comité au cours de l'été qui sera ensuite déposée devant une réunion des premiers ministres en septembre. Les dirigeants provinciaux sont mécontents.
Au cours de l’été, des discussions se poursuivent à travers le pays au sein du CPMC — le Comité permanent des ministres sur la Constitution — qui a comme rôle de réduire le nombre d’options à la disposition des premiers ministres.
Les premiers ministres apprennent à bien se connaître et une relation qui se tisse entre trois procureurs généraux, Jean Chrétien (Canada), Roy Romanow (Saskatchewan) et Roy McMurtry (Ontario) s’avère cruciale à la conclusion de l’accord final.
Pendant ce temps, Lévesque s'engage avec les autres
premiers ministres
Dirigeants des partis au pouvoir au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, dont le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux et territoriaux. Le Canada compte quatorze premiers ministres.
et, d’après certains, semble prêt à conclure un accord.
Malgré tout, les pourparlers de septembre sont un échec total. Les premiers ministres Dirigeants des partis au pouvoir au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, dont le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux et territoriaux. Le Canada compte quatorze premiers ministres. examinent le « meilleur projet de proposition » du CPMC et en réponse, soumettent au gouvernement le « Consensus du Château ». Trudeau rejette ce qu’il considère « une liste d’achats de plus de la part des provinces » et la réunion s’achève sans aucune résolution. Plusieurs premiers ministres Dirigeants des partis au pouvoir au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, dont le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux et territoriaux. Le Canada compte quatorze premiers ministres. commencent à croire que Trudeau souhaite l’échec des négociations afin de pouvoir aller de l'avant par lui-même — une crainte renforcée par plusieurs mémos divulgués par des conseillers de Trudeau avant la conférence.
Trudeau à la télévision
Trudeau à la télévision
Lors d’un discours devant le pays le 2 octobre 1980, Trudeau annonce sa « Résolution commune visant à modifier la Constitution » qu'il dépose à la Chambre quatre jours plus tard. Le plan comprend une déclaration constitutionnelle des droits, ainsi que deux méthodes pour modifier la constitution: la
« Formule de Victoria »
Modèle de formule d'amendement proposé dans le cadre de l’ensemble constitutionnel de la Charte de Victoria qui avait échoué en 1971 et qui a fait partie des négociations pendant la décennie suivante. La formule exigeait que les modifications constitutionnelles soient approuvées par le gouvernement fédéral ainsi que par une majorité des provinces, dont au moins deux dans l’ouest du Canada et deux dans le Canada atlantique. Elle accordait également le droit de véto aux deux plus grandes provinces, l’Ontario et le Québec.
et une série de
référendums
Vote populaire (civique, provincial ou national) sur une proposition ou une question. Le rapatriement de la Constitution est devenu plus urgent après le référendum de 1980 sur la souveraineté au Québec. Pierre Trudeau, et d'autres personnalités de l’époque, ont proposé différents référendums nationaux pour résoudre des questions constitutionnelles.
sur les modifications constitutionnelles, qui serait initiée par le gouvernement fédéral en cas d’impasse entre deux des ordres de gouvernement. Il propose de rapatrier la Constitution au Canada sans le consentement des provinces, car, selon lui, l’exigence d’un consentement unanime empêche le pays d’avancer. Le gouvernement prévoit de convoquer le Parlement du Canada plus tôt que prévu afin de faire adopter la résolution d’ici Noël 1980, et ce avant qu’une opposition importante ne se mobilise.
Selon Trudeau, sa résolution devait seulement être adoptée par la Chambre, le Sénat « Chambre haute » du parlement canadien qui examine et approuve toutes les lois fédérales introduites dans l'une ou l'autre Chambre. (En général, il s’abstient de proposer la législation bien qu'il en possède le pouvoir.) Le Sénat est composé de 105 sénateurs nommés par le Gouverneur général, sur les conseils du premier ministre. Ils occupent leurs fonctions jusqu'à 75 ans. Les sièges au Sénat sont proportionnels à la population d’une région afin d’équilibrer la composition de la Chambre des communes, basée sur la population, et d’améliorer l'égalité régionale au sein du gouvernement. et enfin le Parlement britannique.
Pourquoi s’en faire si elle est impopulaire auprès des premiers ministres Dirigeants des partis au pouvoir au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, dont le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux et territoriaux. Le Canada compte quatorze premiers ministres. ? Ils ne sont que des élites politiques. Trudeau pourrait toujours tenir un référendum Vote populaire (civique, provincial ou national) sur une proposition ou une question. Le rapatriement de la Constitution est devenu plus urgent après le référendum de 1980 sur la souveraineté au Québec. Pierre Trudeau, et d'autres personnalités de l’époque, ont proposé différents référendums nationaux pour résoudre des questions constitutionnelles. . Les Canadiens seraient de son côté.
L'unanimité a accordé à chaque premier ministre un droit de véto et ce véto est de plus en plus utilisé pour chercher le bien d'une région ou d'une province en particulier. Nous n’avons donc atteint le bien de personne, surtout pas le bien de tous, c’est-à-dire, le bien commun. Nous avons été menés par les dictats de l'unanimité afin de marchander la liberté en échange de poissons, les droits fondamentaux en échange de pétrole et l'indépendance de notre pays en échange de tarifs téléphoniques interurbains.
— Pierre Trudeau, 2 octobre 1980
La résolution de Trudeau sépare les questions constitutionnelles en deux :
- Le prétendu « ensemble des pouvoirs pour les dirigeants » qui traite des revendications des premiers ministres Dirigeants des partis au pouvoir au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, dont le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux et territoriaux. Le Canada compte quatorze premiers ministres. d’accroître les revenus et les pouvoirs des provinces, dont plusieurs ne seront traitées que lors de négociations futures.
- L’adroitement nommé « ensemble pour le peuple » qui comprend le rapatriement Processus visant à amener l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867 – la Constitution du Canada – sous le contrôle total du Canada, plutôt que de le conserver comme une loi du Parlement britannique. Après des décennies d'efforts, le rapatriement s'est conclu par l’adoption en 1982 de l’Acte de la Grande-Bretagne au Canada et de la Loi constitutionnelle, qui prévoient notamment un moyen de modifier la Constitution au Canada. La nouvelle Constitution n'a pas été ratifiée par le gouvernement du Québec. , la formule d'amendement Règles servant à modifier la Constitution. La majorité des éléments de la Constitution exigent, pour pouvoir les amender, l’approbation du Sénat et de la Chambre des communes ainsi qu’au moins deux tiers des provinces représentant 50% de la population canadienne. préférée de Trudeau (la « Formule de Victoria » Modèle de formule d'amendement proposé dans le cadre de l’ensemble constitutionnel de la Charte de Victoria qui avait échoué en 1971 et qui a fait partie des négociations pendant la décennie suivante. La formule exigeait que les modifications constitutionnelles soient approuvées par le gouvernement fédéral ainsi que par une majorité des provinces, dont au moins deux dans l’ouest du Canada et deux dans le Canada atlantique. Elle accordait également le droit de véto aux deux plus grandes provinces, l’Ontario et le Québec. de 1971) et une déclaration des droits ancrée dans la Constitution — une Charte des droits et libertés La Charte énonce les droits et libertés qui sont officiellement garantis par la Constitution canadienne et « ne peuvent être restreints que par une règle de droit, dans des limites qui soient raisonnables et dont la justification puisse se démontrer dans le cadre d’une société libre et démocratique ». Il s’agit de la Partie 1, articles 1-34 de la Loi constitutionnelle de 1982. .
Il demande que la résolution soit adoptée par la Chambre et le Sénat en moins de deux mois, puis soumise à l’approbation de Westminster Région du centre de Londres, au Royaume-Uni, où se trouve le Parlement britannique. « Westminster » est parfois utilisé comme synonyme du Parlement britannique, comme dans la phrase « Trudeau a menacé de faire appel unilatéralement à Westminster ». au mois de janvier 1981, afin qu’elle revienne à temps pour entrer en vigueur le 1er juillet, le jour de la Fête du Canada.
Mais cela ne se produira pas si les provinces ou l' opposition officielle Le deuxième plus grand parti dans une législature canadienne reçoit le statut d'opposition officielle. Ce statut lui permet généralement de bénéficier de privilèges spéciaux lors des débats, au niveau du financement public qu’elle reçoit ou de l’espace de bureaux qu’on lui attribue, par exemple. ont leur mot à dire.
Les alliés de Trudeau
Le premier ministre Bill Davis de l'Ontario et le premier ministre Richard Hatfield du Nouveau-Brunswick décident d'appuyer la résolution de Trudeau. Davis accepte en échange de la promesse que Trudeau n’imposera pas le
bilinguisme officiel
Le Canada est un pays officiellement bilingue, ce qui signifie que « le français et l'anglais ont un statut égal et des droits et privilèges égaux quant à leur usage dans toutes les institutions du parlement et du gouvernement du Canada ». Le bilinguisme officiel au Canada a commencé lorsque le parlement a adopté la Loi sur les langues officielles en 1969. La notion de bilinguisme officiel est décrit dans les articles concernant les langues officielles, inscrits dans la Charte des droits et libertés.
en Ontario. Par ailleurs, l’appui de Hatfield dépend de la garantie du
bilinguisme officiel
Le Canada est un pays officiellement bilingue, ce qui signifie que « le français et l'anglais ont un statut égal et des droits et privilèges égaux quant à leur usage dans toutes les institutions du parlement et du gouvernement du Canada ». Le bilinguisme officiel au Canada a commencé lorsque le parlement a adopté la Loi sur les langues officielles en 1969. La notion de bilinguisme officiel est décrit dans les articles concernant les langues officielles, inscrits dans la Charte des droits et libertés.
pour le Nouveau-Brunswick afin de protéger la population acadienne et de l’insertion du principe de
péréquation
Programme fédéral qui transfère des fonds aux provinces dont les capacités à générer des revenus sont sous la moyenne. Les paiements de péréquations (parfois appelés paiements de transfert) font en sorte que toutes les provinces sont en mesure de fournir des niveaux comparables de services publics, en santé et en éducation par exemple, à des niveaux comparables d’imposition. Ce principe est garanti par la Constitution de 1982.
. Néanmoins, les deux hommes préfèrent la négociation avec les provinces à l’unilatéralisme de Trudeau.
La résolution de Trudeau obtient également l'appui du
Nouveau Parti démocratique
Créé pour succéder au FCC (Fédération du Commonwealth coopératif) en 1961, le Nouveau Parti démocratique est le principal parti de gauche, social-démocrate, aussi bien aux niveaux fédéral que provincial, au Canada. Il n'a jamais formé de gouvernement fédéral, mais a souvent été au pouvoir au niveau provincial, surtout dans l’ouest du Canada, mais également en Ontario et en Nouvelle-Écosse.
fédéral. Toutefois, pour satisfaire son caucus dans l'Ouest (26 des 32
députés
Membre de l’Assemblé législative (dans la plupart des provinces et des territoires).
du parti), le chef du NPD, Ed Broadbent, insiste sur l’adoption d’un amendement qui protégerait et élargirait les droits des provinces et leur contrôle sur leurs ressources naturelles.
Les sondages démontrent que les Canadiens soutiennent largement le programme de Trudeau, mais préfèreraient une entente négociée avec les provinces.
Les ennemis de Trudeau
La menace du premier ministre d'agir unilatéralement et de diviser le programme constitutionnel rencontre une résistance immédiate d'une coalition de provinces qui condamne sa résolution comme une prise de pouvoir à peine voilée du gouvernement fédéral. Cette coalition voit notamment en la Déclaration des droits une menace à l'autonomie provinciale. Les premiers ministres Dirigeants des partis au pouvoir au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, dont le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux et territoriaux. Le Canada compte quatorze premiers ministres. de la Colombie-Britannique, de l'Alberta, du Manitoba, du Québec, de l'Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve se réunissent pour exprimer leur opposition au rapatriement Processus visant à amener l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867 – la Constitution du Canada – sous le contrôle total du Canada, plutôt que de le conserver comme une loi du Parlement britannique. Après des décennies d'efforts, le rapatriement s'est conclu par l’adoption en 1982 de l’Acte de la Grande-Bretagne au Canada et de la Loi constitutionnelle, qui prévoient notamment un moyen de modifier la Constitution au Canada. La nouvelle Constitution n'a pas été ratifiée par le gouvernement du Québec. unilatéral. Ce groupe, qui se nomme lui-même « le Groupe des six », entreprend des démarches pour faire pression auprès du Parlement britannique. Il entreprend aussi des contestations judiciaires contre l'approche unilatérale de Trudeau.
Le Comité Hays-Joyal Le comité mixte spécial sur la Constitution, présidé par le sénateur Harry Hays et le député Serge Joyal, en 1980 et 1981. Pendant trois mois, ce comité a tenu des audiences publiques (dont certaines ont été retransmises à la télévision) et a reçu les soumissions écrites de plus de 900 individus et organisations portant sur les propositions du gouvernement fédéral sur le rapatriement de la Constitution. et le militantisme citoyen
Par ailleurs, en octobre 1980, la résolution constitutionnelle, structurée autour de la nouvelle Charte des droits, est soumise à l’examen d’une commission interparlementaire spéciale en lien avec des membres du Sénat et de la Chambre des communes L’Assemblée législative « basse » (par opposition à la « chambre haute » du Sénat) du parlement canadien. La Chambre compte les représentants de circonscriptions élus par le peuple (les districts électoraux) à travers le Canada. . Ce comité, nommé Hays-Joyal Le comité mixte spécial sur la Constitution, présidé par le sénateur Harry Hays et le député Serge Joyal, en 1980 et 1981. Pendant trois mois, ce comité a tenu des audiences publiques (dont certaines ont été retransmises à la télévision) et a reçu les soumissions écrites de plus de 900 individus et organisations portant sur les propositions du gouvernement fédéral sur le rapatriement de la Constitution. , tient des séances télévisées — une première pour une commission parlementaire. Comme l’explique plus tard Jean Chrétien, le Comité constituait un forum pour que les « normalement peu puissants et peu organisés » puissent avoir un mot à dire sur la Charte.
Les citoyens ordinaires commencent à s’intéresser au débat à mesure qu’ils prennent conscience qu'ils ont peut-être gros à gagner.
Le Comité se réunit 106 fois au cours de 56 jours de séances, entre novembre 1980 et janvier 1981.
914 individus et 294 groupes soumettent des propositions et 104 particuliers et groupes font des présentations orales. Suite à ces nombreuses présentations, la Charte est considérablement remaniée à cinq reprises.
Des organisations telles que le Comité canadien d'action sur le statut de la femme, la Fraternité nationale des Indiens Terme utilisé historiquement pour désigner les premiers peuples de l’Amérique du Nord – Indigènes et Autochtones – mais il est considéré comme irrespectueux ou inexact. Néanmoins, il est toujours utilisé dans l’article 91(24) de la Constitution ainsi que dans la « Loi sur les Indiens ». , l'Association canadienne des libertés civiles et l'Association canadienne des lesbiennes et des homosexuels jouent ainsi un rôle important dans l'histoire du rapatriement Processus visant à amener l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867 – la Constitution du Canada – sous le contrôle total du Canada, plutôt que de le conserver comme une loi du Parlement britannique. Après des décennies d'efforts, le rapatriement s'est conclu par l’adoption en 1982 de l’Acte de la Grande-Bretagne au Canada et de la Loi constitutionnelle, qui prévoient notamment un moyen de modifier la Constitution au Canada. La nouvelle Constitution n'a pas été ratifiée par le gouvernement du Québec. .
Activisme
L’Express de la Constitution
Entre-temps, les peuples autochtones Terme générique désignant les premiers peuples de l’Amérique du Nord et leurs descendants qui inclut les Premières nations, les Inuits et les Métis. Voir aussi: Indigène. se réunissent pour lancer une campagne constitutionnelle, dont le temps fort est « l’Express de la Constitution ». En novembre 1980, deux trains transportant des centaines d' Terme générique désignant les premiers peuples de l’Amérique du Nord et leurs descendants qui inclut les Premières nations, les Inuits et les Métis. Voir aussi: Indigène. autochtones Terme générique désignant les premiers peuples de l’Amérique du Nord et leurs descendants qui inclut les Premières nations, les Inuits et les Métis. Voir aussi: Indigène. cherchant à revendiquer leurs droits partent de Vancouver. En parallèle, des efforts de pression internationale sont menés à New York, en Europe et en Grande-Bretagne.
Le gouvernement fédéral accepte de retarder toute mesure législative afin d’entendre leurs préoccupations. Les audiences du Comité Hays-Joyal sont prolongées jusqu’en janvier 1981 et plusieurs groupes autochtones Terme générique désignant les premiers peuples de l’Amérique du Nord et leurs descendants qui inclut les Premières nations, les Inuits et les Métis. Voir aussi: Indigène. y font des présentations.
Comité spécial des femmes canadiennes sur la Constitution
Lors des audiences de Hays-Joyal, les femmes canadiennes ne limitent pas leurs efforts au droit à l'égalité homme-femme. Parmi leurs nombreuses initiatives, on compte notamment une conférence constitutionnelle qui eu lieu à Ottawa Capitale du Canada où se trouvent les édifices du Parlement fédéral, de la Chambre des communes et du Sénat. Le nom « Ottawa » est parfois utilisé pour désigner le gouvernement fédéral, comme dans la phrase: « Ottawa a refusé toute négociation supplémentaire ». le jour de la Saint-Valentin, en 1981, malgré la tentative du gouvernement d’en empêcher sa tenue. Un millier de femmes provenant d’un peu partout au pays, connues par la suite sous le nom de « ad hockers », se réunissent et manifestent pour s'assurer que le droit des femmes à l'égalité soit effectivement inscrit dans la Charte. La conférence a pour effet l’ajout de l'article 28 à la Charte. Cette clause indique que, par dérogation à toute disposition de la Charte, les droits et libertés stipulés dans la Charte sont également garantis aux femmes comme aux hommes.
La conférence a pour effet l’ajout de l'article 28 à la Charte. Cette clause indique que, par dérogation à toute disposition de la Charte, les droits et libertés stipulés dans la Charte sont également garantis aux femmes comme aux hommes.
La « bande des huit »
De six à huit, janvier à février 1981
Au début des négociations, les
premiers ministres
Dirigeants des partis au pouvoir au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, dont le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux et territoriaux. Le Canada compte quatorze premiers ministres.
Allan Blakeney de la Saskatchewan et John Buchanan de la Nouvelle-Écosse n’ont pas encore pris la décision de se joindre aux six
premiers ministres
Dirigeants des partis au pouvoir au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, dont le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux et territoriaux. Le Canada compte quatorze premiers ministres.
opposés à la résolution de Trudeau. Ce dernier estime que la Saskatchewan est la clé du succès de la résolution. C'est une province de l'Ouest dirigée par un gouvernement néo-démocrate qui pourrait accroître sa légitimité à l'échelle nationale face aux autres partis. De plus, Trudeau pense que Blakeney pourrait convaincre la Colombie-Britannique et la Nouvelle-Écosse de se joindre à lui.
En janvier 1981, des fonctionnaires fédéraux et saskatchewanais négocient pendant trois jours à Toronto. Une entente semble imminente vers la fin de la semaine et des copies du projet d'accord sont expédiées à Trudeau, à sa maison de campagne au bord d’un lac, et à Blakeney qui, lui, est en vacances à Hawaï. Les deux hommes planifient de se parler le lundi suivant, mais Trudeau rate l'appel de Blakeney lorsque sa voiture tombe en panne entre Montréal et
Capitale du Canada où se trouvent les édifices du Parlement fédéral, de la Chambre des communes et du Sénat. Le nom « Ottawa » est parfois utilisé pour désigner le gouvernement fédéral, comme dans la phrase: « Ottawa a refusé toute négociation supplémentaire ».
Ottawa
Capitale du Canada où se trouvent les édifices du Parlement fédéral, de la Chambre des communes et du Sénat. Le nom « Ottawa » est parfois utilisé pour désigner le gouvernement fédéral, comme dans la phrase: « Ottawa a refusé toute négociation supplémentaire ».
. (Les téléphones portables n’existaient à l’époque.)
Blakeney s’impatiente en attendant l’appel dans sa chambre d’hôtel. Il consulte son procureur général, Roy Romanow, qui, lui, a encore beaucoup de réticences. Le Sénat, que le NPD a proposé d'abolir, maintiendra-t-il son droit de véto constitutionnel? Le gouvernement fédéral confirme que cela sera le cas.
Le mardi matin, lors d’un appel bref et brusque, Blakeney dit à Trudeau qu'il ne pense finalement pas pouvoir approuver la résolution. La Saskatchewan ainsi que la Nouvelle-Écosse choisissent alors de rejoindre le « Groupe des six » pour former ce que les médias appellent la « bande des huit » Les huit premiers ministres provinciaux qui se sont opposés, aussi bien politiquement que légalement, au projet de rapatriement de la Constitution canadienne de Pierre Trudeau en 1980-81. Ce groupe réunit toutes les provinces à l’exception de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick. La Nouvelle-Écosse et la Saskatchewan seront les dernières à se joindre à ce qui était initialement la « Bande des six ». .
Obstruction, mars 1981
À partir de mars 1981, l' opposition officielle Le deuxième plus grand parti dans une législature canadienne reçoit le statut d'opposition officielle. Ce statut lui permet généralement de bénéficier de privilèges spéciaux lors des débats, au niveau du financement public qu’elle reçoit ou de l’espace de bureaux qu’on lui attribue, par exemple. , dirigée par Joe Clark, le chef du Parti conservateur Le Parti conservateur du Canada a été créé en 2003 par la fusion du Parti progressiste-conservateur et de l'Alliance canadienne (l'ancien Parti réformiste du Canada). Il est considéré généralement comme parti de droite et est lié à des partis provinciaux connus sous des noms différents. , retarde la motion de Trudeau en faisant obstruction au projet pendant deux semaines (une tactique visant à prolonger le débat indéfiniment). Clark appuie en principe le rapatriement Processus visant à amener l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867 – la Constitution du Canada – sous le contrôle total du Canada, plutôt que de le conserver comme une loi du Parlement britannique. Après des décennies d'efforts, le rapatriement s'est conclu par l’adoption en 1982 de l’Acte de la Grande-Bretagne au Canada et de la Loi constitutionnelle, qui prévoient notamment un moyen de modifier la Constitution au Canada. La nouvelle Constitution n'a pas été ratifiée par le gouvernement du Québec. et la Charte, mais il s’oppose à l'unilatéralisme d’ Ottawa Capitale du Canada où se trouvent les édifices du Parlement fédéral, de la Chambre des communes et du Sénat. Le nom « Ottawa » est parfois utilisé pour désigner le gouvernement fédéral, comme dans la phrase: « Ottawa a refusé toute négociation supplémentaire ». . Sans doute veut-il marquer des points politiques contre les libéraux.
Le Premier ministre du Canada Joe Clark,
en mars 1981.
Les tribunaux s’expriment
Entre-temps, les tribunaux prennent leurs décisions sur les défis apportés par les provinces. La Cour suprême de Terre-Neuve décide à l'unanimité que l’unilatéralisme de Trudeau est inconstitutionnel, tandis que les tribunaux du Manitoba et du Québec jugent au contraire que le gouvernement a tout à fait le droit d’agir ainsi. Le gouvernement fédéral fait rapidement appel du jugement terre-neuvien à la Cour suprême.
En Grande-Bretagne, un comité parlementaire recommande de ne pas adopter la résolution de Trudeau à moins qu' Ottawa Capitale du Canada où se trouvent les édifices du Parlement fédéral, de la Chambre des communes et du Sénat. Le nom « Ottawa » est parfois utilisé pour désigner le gouvernement fédéral, comme dans la phrase: « Ottawa a refusé toute négociation supplémentaire ». n’obtienne davantage de soutien des provinces. Trois cas sont portés devant les tribunaux britanniques par les peuples autochtones Terme générique désignant les premiers peuples de l’Amérique du Nord et leurs descendants qui inclut les Premières nations, les Inuits et les Métis. Voir aussi: Indigène. .
Trudeau dépose une résolution révisée (incorporant certains changements issus des audiences publiques) au parlement en avril 1981. Les trois partis fédéraux conviennent d'attendre la décision de la Cour suprême avant de voter.
Bill Bennett signe «l’Accord d’avril», 1981
Avril-Octobre 1981
Le décor est planté
Avril-Octobre 1981
Le décor est planté
L’Accord d’avril: Le 16 avril 1981, la « bande des huit » présente son Plan canadien de rapatriement, une contre-proposition à la résolution de Trudeau que l’on appelle « l’Accord d’avril ».
C’est une déclaration d’intention unifiée aussi bien qu’un outil de négociation. Les négociations font surgir des tensions et des différents entre les membres de la
« bande des huit »
Les huit premiers ministres provinciaux qui se sont opposés, aussi bien politiquement que légalement, au projet de rapatriement de la Constitution canadienne de Pierre Trudeau en 1980-81. Ce groupe réunit toutes les provinces à l’exception de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick. La Nouvelle-Écosse et la Saskatchewan seront les dernières à se joindre à ce qui était initialement la « Bande des six ».
, mais l’entente inclut :
- Le rejet d’une Charte des droits;
- Le soutien à la formule d’amendement de Vancouver Modèle de formule d’amendement, d’abord proposé par l'Alberta en 1980, adapté et finalement adopté comme formule principale d’amendement constitutionnel en 1982. La formule traite les provinces sur un pied d'égalité et comporte une clause de retrait. Elle exige que la plupart des modifications constitutionnelles soient approuvées par la Chambre des communes et par le Sénat, ainsi que par les assemblées législatives des deux tiers des provinces, qui doivent représenter au moins 50 % de la population du Canada. : le gouvernement fédéral ainsi qu’au moins sept provinces représentant plus de 50% de la population peuvent délibérer sur les droits et pouvoirs des provinces, ainsi que sur le droit de retrait Les provinces ont, dans une certaine mesure, le droit de choisir de ne pas participer (ou de « s’en retirer ») aux programmes fédéraux-provinciaux partagés ou aux modifications constitutionnelles qui transfèrent la responsabilité des provinces au gouvernement fédéral dans les domaines de l'éducation ou de la culture. Elles peuvent également demander une compensation financière à Ottawa pour les coûts liés à leur retrait. . Le Québec renonce à sa revendication historique d’un droit de véto pour obtenir le droit de se retirer des amendements de la Constitution avec compensation financière;
- Aucune clause concernant l’éducation en langue minoritaire;
- Aucun droit concernant la libre circulation;
- Un plus grand contrôle provincial sur les ressources naturelles;
- Le principe de péréquation Programme fédéral qui transfère des fonds aux provinces dont les capacités à générer des revenus sont sous la moyenne. Les paiements de péréquations (parfois appelés paiements de transfert) font en sorte que toutes les provinces sont en mesure de fournir des niveaux comparables de services publics, en santé et en éducation par exemple, à des niveaux comparables d’imposition. Ce principe est garanti par la Constitution de 1982. , à la condition qu' Ottawa Capitale du Canada où se trouvent les édifices du Parlement fédéral, de la Chambre des communes et du Sénat. Le nom « Ottawa » est parfois utilisé pour désigner le gouvernement fédéral, comme dans la phrase: « Ottawa a refusé toute négociation supplémentaire ». reprenne les négociations au cours des trois prochaines années pour redistribuer les pouvoirs fédéraux et provinciaux au moyen de la nouvelle formule de modification.
Sans surprise, L’Accord d'avril est rapidement rejeté par le gouvernement fédéral.
La Cour suprême rend une décision partagée
Le 28 septembre 1981, la Cour suprême rend sa décision: le rapatriement Processus visant à amener l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867 – la Constitution du Canada – sous le contrôle total du Canada, plutôt que de le conserver comme une loi du Parlement britannique. Après des décennies d'efforts, le rapatriement s'est conclu par l’adoption en 1982 de l’Acte de la Grande-Bretagne au Canada et de la Loi constitutionnelle, qui prévoient notamment un moyen de modifier la Constitution au Canada. La nouvelle Constitution n'a pas été ratifiée par le gouvernement du Québec. unilatéral de la Constitution par le gouvernement fédéral est légal. Cependant, la résolution contrarie les conventions constitutionnelles élaborées au Canada au fil du temps qui veulent que les provinces soient consultées. Elle suggère qu’un consentement « substantiel » des provinces serait souhaitable. Mais la signification précise de cette décision reste floue.
Trudeau estime que les juges ont en fait inventé une convention de consentement substantiel qui n'a jamais existé. Mais étant donné la décision, il accepte de tenir une dernière conférence constitutionnelle en novembre pour voir si un accord peut être conclu. Il suppose à ce moment que la « bande des huit » Les huit premiers ministres provinciaux qui se sont opposés, aussi bien politiquement que légalement, au projet de rapatriement de la Constitution canadienne de Pierre Trudeau en 1980-81. Ce groupe réunit toutes les provinces à l’exception de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick. La Nouvelle-Écosse et la Saskatchewan seront les dernières à se joindre à ce qui était initialement la « Bande des six ». bloquera un accord, et qu’il pourra alors se tourner vers la population canadienne pour solliciter son approbation par référendum Vote populaire (civique, provincial ou national) sur une proposition ou une question. Le rapatriement de la Constitution est devenu plus urgent après le référendum de 1980 sur la souveraineté au Québec. Pierre Trudeau, et d'autres personnalités de l’époque, ont proposé différents référendums nationaux pour résoudre des questions constitutionnelles. .
Prêt à se battre
Les enjeux de cette dernière rencontre sont considérables. Les
premiers ministres
Dirigeants des partis au pouvoir au sein des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, dont le premier ministre du Canada et les premiers ministres provinciaux et territoriaux. Le Canada compte quatorze premiers ministres.
savent que s'ils ne parviennent pas à un accord, Trudeau, avec le soutien de la Cour suprême, procédera unilatéralement. En novembre 1981, lors de la conférence sur le
Processus visant à amener l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867 – la Constitution du Canada – sous le contrôle total du Canada, plutôt que de le conserver comme une loi du Parlement britannique. Après des décennies d'efforts, le rapatriement s'est conclu par l’adoption en 1982 de l’Acte de la Grande-Bretagne au Canada et de la Loi constitutionnelle, qui prévoient notamment un moyen de modifier la Constitution au Canada. La nouvelle Constitution n'a pas été ratifiée par le gouvernement du Québec.
rapatriement
Processus visant à amener l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867 – la Constitution du Canada – sous le contrôle total du Canada, plutôt que de le conserver comme une loi du Parlement britannique. Après des décennies d'efforts, le rapatriement s'est conclu par l’adoption en 1982 de l’Acte de la Grande-Bretagne au Canada et de la Loi constitutionnelle, qui prévoient notamment un moyen de modifier la Constitution au Canada. La nouvelle Constitution n'a pas été ratifiée par le gouvernement du Québec.
, la plupart des membres de la
« bande des huit »
Les huit premiers ministres provinciaux qui se sont opposés, aussi bien politiquement que légalement, au projet de rapatriement de la Constitution canadienne de Pierre Trudeau en 1980-81. Ce groupe réunit toutes les provinces à l’exception de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick. La Nouvelle-Écosse et la Saskatchewan seront les dernières à se joindre à ce qui était initialement la « Bande des six ».
ont la certitude de pouvoir bloquer Trudeau. Cependant, les membres modérés comme la Colombie-Britannique et la Saskatchewan s’engagent dans des pourparlers confidentiels avec l'Ontario. Les grandes lignes d'un nouvel accord constitutionnel commencent à prendre forme.
La conférence sur le rapatriement Processus visant à amener l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867 – la Constitution du Canada – sous le contrôle total du Canada, plutôt que de le conserver comme une loi du Parlement britannique. Après des décennies d'efforts, le rapatriement s'est conclu par l’adoption en 1982 de l’Acte de la Grande-Bretagne au Canada et de la Loi constitutionnelle, qui prévoient notamment un moyen de modifier la Constitution au Canada. La nouvelle Constitution n'a pas été ratifiée par le gouvernement du Québec. a lieu du 2 au 5 novembre 1981 et se montre difficile. Juste avant 10 h le premier jour, les premiers ministres font des déclarations télévisées à travers le pays. Chacun d’entre eux présente une position ferme tout en faisant preuve d’une certaine souplesse. Les séances suivant les déclarations préliminaires aux médias se déroulent dans une salle de conférence de plus petite taille, à l’écart des caméras. Seuls quelques conseillers sélectionnés sont autorisés à y assister. À la fin du troisième jour, aucun accord n’a encore été conclu. Cependant, des événements se produiront après cette soirée et le jour suivant qui changeront à jamais le Canada.
Avant 1981
Pendant près de 115 ans, la Constitution canadienne a consisté en une loi provenant du Parlement britannique (l’Acte de l'Amérique du Nord britannique, ou « l’Acte de l’ANB »), ce qui reflétait son passé colonial.
Avant 1981
Avant la Constitution: l'établissement de traités
L'Acte de l'ANB
à la recherche de l'indépendance
Les années 60
La peur de la séparation
entre attraction et répulsion
La pression s’intensifie
Le décor est planté